14.07.2020 - Approvisionnement durable en fourrages suisses

Project « Approvisionnement durable en fourrages suisses »

Avec l’attitude sociocritique vis-à-vis des importations d’aliments fourragers, notamment fomentée pour Madame Herren, l’initiatrice de l’initiative pour une eau potable propre, les attentes vis-à-vis des matières premières pour aliments des animaux issues d’une production responsable s’accroissent. Lors d’une réunion en septembre 2017, les représentants de la chaîne de valeur ajoutée ont conclu à la nécessité d’élaborer une stratégie pour un « approvisionnement durable en fourrages d’origine suisse ». Ceci s’inscrit dans un contexte où l’origine et les méthodes de fabrication des aliments fourragers gagnent constamment en importance aux yeux des consommateurs, de la société et des milieux politiques. Fin 2017, un groupe de travail représentatif, au sein duquel la VSF est également représentée, a pris en main l’élaboration d’une stratégie de la branche.

 

1er axe d’action : Renforcer la production indigène

Pour atteindre l’objectif fixé par la branche de doubler la surface en blé fourrager à environ 20‘000 hectares, on avait pensé à une mesure de soutien de droit privé. L’idée de faire un prélèvement sur le prix des produits œufs et volaille n’a pas été soutenue par Migros.

Les conditions de marché actuelles pour les céréales panifiables favorisent toutefois la culture de blé fourrager à l’intérieur du pays. La solution de remplacement à la « loi chocolatière » a engendré des retenues nettement plus élevées sur le marché des céréales panifiables.  Cette tarification désavantageuse des céréales panifiables a augmenté la compétitivité des céréales fourragères.  Pour les emblavements 2020, la branche table sur un léger déplacement de la culture de blé panifiable en faveur de celle de blé fourrager. Selon les ventes de semences pour la récolte 2020, on peut s’attendre à une extension de la surface en blé fourrager de l’ordre de 2000 à 3000 hectares.

 

2e axe d’action : Importations responsables

Dans le cadre de la « Stratégie valeur ajoutée Viande Suisse », l’industrie des aliments pour animaux, et donc les importateurs, sont également tenus de se doter de mesures percutantes pour prouver qu’il s’agit d’importations responsables. Les travaux en cours sont constructifs et dynamiques. 47 aliments fourragers d’importation ont été répertoriés dans une « matrice de durabilité » et les quantités importées vers le Suisse ont été réparties suivant leur origine. Ainsi, tous les aliments fourragers ont été évalués suivant leur durabilité lors de la production dans le pays d’origine. Le projet-phare « Association Réseau Soja » constitue un élément important dans ce contexte. Grâce au travail de l’ensemble de la chaîne de valeur ajoutée, en ce compris les associations environnementales, les objections vis-à-vis du soja ont pu être largement réfutées. On a également élaboré des concepts pour le gluten de maïs et les brisures de riz, afin d’en assurer l’origine responsable. Cependant, pour ce qui est du gluten de maïs de provenance chinoise, il devrait déjà disparaître à moyen terme étant donné l’autorisation de maïs OGM par le gouvernement chinois.

Les importations de céréales fourragères ainsi que d’oléagineux proviennent essentiellement d’Europe / d’Europe orientale. Le traitement au glyphosate qui vise à accélérer la maturation des cultures est pratique courante suivant le pays d’origine. Pour prévenir la présence de résidus de glyphosate sur les aliments fourragers importés, les membres du groupe de travail « importations responsables » ont décidé de s’approvisionner exclusivement en orge et blé issus d’une production sans dessiccation à partir de la récolte 2021. Dans un premier temps, les contrôles devraient être effectués dans le cadre des concepts HACCP qui engagent la responsabilité des entreprises.

De même, les oléagineux, l’avoine, les pois et les brisures de riz feront dès maintenant l’objet d’analyses de résidus de glyphosate en vue d’obtenir des éclaircissements quant à son utilisation. A moyen terme, l’USP a pour but d’ancrer les standards fixés pour les aliments fourragers importés jugés critiques dans les directives de labels pour l’élevage d’animaux de rente.

 

3e axe d’action : Préservation / Valorisation d’alternatives

Le troisième axe poursuit l’objectif important de préserver les sous-produits dans la chaîne alimentaire, comme les sous-produits de la minoterie, le lactosérum et les pulpes de betteraves. Il est également prévu de réexaminer le recours, sous certaines conditions, aux protéines animales dans l’affouragement des animaux. Si possible, de nouveaux organismes aptes à la consommation humaine ou animale, par exemple les insectes et les algues, devraient également être encouragés. Jusqu’ici, le groupe de travail n’a pas encore été très actif au niveau de cet axe.

 

réseau suisse pour le soja